Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Shhrzde
21 octobre 2007

le verre (de yaourt) de l'amitié

(Episode 53)

                              From: Bruno Tschinag
                              Sent: 19 Novembre 
                              To: Solentiname Tschinag 

Ma Soli,

Mon temps de vacances tire à sa fin, ma boîte mail de boulot doit exploser de requêtes des équipes de la conception et de la prod qui attendent désespérement que je leur renvoie les résultats des tests de contraintes sur leurs structures. On se sent indispensable comme on peut ! Pourtant je crois que je suis encore parti pour prendre la tangente quelques jours.

A vivre avec l'autre présence de Marta, l'air vide de sa disparition qui éclaircit mon ombre et grise mon regard, que suis je devenu ? Ma petite Marta, ma sylphide, ma belette chérie, tu es partie sur la pointe des pieds, mais as-tu vraiment soufflé sur toutes tes traces pour que je ne te rejoigne pas ?

Ce matin pour lisser un peu les marques de cette énigme insoluble, même dans la patience, je me suis fait une série de longueur à la piscine de la villa. Je comprends de plus en plus, Soli, ton goût pour l'effort physique pratiqué pour lui même. C'est vrai que c'est bon, se couler dans l'air qu'on respire de plus loin, sentir le goût frais du sang clair partout dnas la bouche.

Je remontai sur la terrasse, les joues rouges de mon sport (ben oui, je suis pas bien entraîné, te moque pas !). Je resserre pas trop élégamment mon pareo sur mes hanches en passant dans le salon : Mariën et son inséparable laptop y est assiégée de piles de print-out étalés sur la table en teck. Les touches du clavier bruissent sous ses doigts. Je me carapate vers la cuisine, verse 2 verres de lhassi à la mangue et je reviens. Sur son écran, un texte de mail longuissime s'accumule. Et puis Ctrl+A. Tout devient bleu. Et Delete !! Je poireaute mes verres à la main, j'attends le Ctrl+Z pour qu'elle m'en veuille pas de l'interrompre et de lui faire perdre son laïus péniblement écrit. Mais non, elle clique sur Send. L'air bien bien énervée.

Moi: Tu veux pas faire un break ? ça a l'air stressant ton truc non ? A mon avis, un lhassi bien onctueux pourrait t'aider à bourriner encore quelques heures, qu'est t'en penses ?

Elle se retourne, les traits tendus, la main gauche crispée sur son clavier. Elle me fait de la peine à pas s'autoriser à fondre en larmes de temps en temps, quand elle en a tellement envie. Bon, je pose les verres entre les paperasses, je tire un pouf pour me mettre à son côté. Je fais exprès de coller ma jambe contre la sienne. Elle s'écarte d'une distance infime, alors je me rapproche en tassant le pouf plus droit. Sa peau frissone contre la mienne, elle a emmagasinée une tension nerveuse à faire tourner une centrale électrique cette nana. Je pose ma main à plat sur sa cuisse nue (elle porte qu'un short en jean). Ce n'est pas une caresse de Don Juan, même si c'est ambigu je te l'accorde. C'est surtout une tape amicale, pour l'encourager à lâcher la pression. Tous les deux on fait durer le plaisir. On regarde vaguement le soleil qui irise les veines de parquet en teck autour de nos pieds nus.

Une gorgée de lhassi plus tard, le charme est rompu. Mais on peut se parler. Elle s'angoisse à mort de présenter ses résultats à sa réunion de direction ds 4 jours.

Elle : ça te dit pas de venir avec moi ? On devrait parler du press pack, sur lequel je t'ai déjà demandé ton aide. Enfin on parlera plutôt de tout ce qu'il y a autour. Ah, je t'ai pas dit : le meeting est à Joburg, on pourrait aller à la plage après, ou visiter un parc naturel.
Moi : euh, ben, je...
Elle : t'inquiète, on te paye le vol, ta présence me donne confiance tu sais ?  comme c'est vraiment un big milestone où je peux me planter grave...
Moi : t'en n'a pas trop besoin de confiance en toi, c'est plutôt moi qui aurait besoin d'un peu de rab, j'ai jamais vu une fille foncer comme toi, pourtant j'en connais une collection dans le genre !
Elle : boh, je disais ça comme ça, tu peux me dire plus tard ceci étant
Moi : non non ça me tente bien, mais je veux pas t'encombrer...
Elle : Oh c'est canon, t'es vraiment un pote
Moi : je le serais vraiment si je t'avais préparé la sélection de photos que tu m'as demandé
Elle : c'est sûr, mais qd je suis tristoune comme tt à l'heure, c'est encore mieux de m'apporter un peu de good vibes
On se donne l'accolade, elle a carrément raison, c'est bon de se toucher, se taper dans le dos, on va bien s'entendre je crois avec cette nana. Elle te plaira aussi. Si tu te décides à rentrer et par le même chemin qu'à l'aller, on pourrait même te faire un petit comité d'accueil à la salle de débarquement de ta remontée pôle / europe. Canon non ?

Un abrazo muy carinoso,

Bruno.

Publicité
Publicité
Commentaires
Shhrzde
Publicité
Derniers commentaires
Publicité